Lucy est un Atlantis 430 (plan Caroff) construit en Floride en 2000. Elle (c’est une fille) correspond exactement à ce qu’on cherchait !
Bien entendu, comme sur tous les voiliers, la liste de choses à améliorer/réparer est longue comme le bras, mais elle est en très bon état et prête à nous emmener au bout du monde 🙂
Lucy a une coque en forme en alu, deux safrans et une dérive relevable, ce qui lui permet d’afficher un tirant d’eau de 95cm seulement (2m40 dérive basse). Elle fait 13m43 de long (avec une belle jupe à l’arrière), 4m32 de large, ce qui est beaucoup pour un bateau de 43 pieds, et pèse environ 15 tonnes, dont 4 tonnes de lest, une demi tonne d’eau (on a un dessalinisateur), une demi-tonne de diesel, 130kg d’équipage, et 2 tonnes d’affaires diverses et variées.
Sa garde-robe « à poste » comprend un génois sur enrouleur de 70m² et une grand voile à trois ris de 45m² hissée à un mât de 18m. Elle a aussi un spi asymétrique de 133m² amuré à un tout petit bout dehors pour le portant, et un bas étai largable en kevlar pour le gros temps auquel on peut endrailler au choix une trinquette, un foc auto-vireur ou un tourmentin. Et pour les cas où il n’y a vraiment pas de vent, ou pas dans le bon sens, un Yanmar 4JH2-TE de 63CV nous propulse et nous fournit en prime de l’électricité, de l’eau chaude, sans oublier la pollution sonore et olfactive.
Nous avons aussi un hors-bord de 6CV et trois rames, mais pas sûr qu’on pousse Lucy bien loin avec.
Notre électricité est produite par nos 380W de panneaux solaires (dont 200W orientables), notre éolienne de 300W (surnommée Evinrude) qui est en pratique assez fainéante, et notre gros alternateur optimisé bas régime de 130 ampères. Et bien sûr, nous rechargeons aussi nos batteries à quai quand nous sommes de passage dans un port. Tout ceci est stocké dans 600Ah de batteries gel, plus une petite batterie de 75Ah pour le moteur et deux batteries dédiées pour notre guindeau et pour Benjamin, notre propulseur d’étrave, qui ne sont utilisés que moteur allumé. Tout ce petit monde est régulé par tout un tas de bidules Mastervolt (un Masterlink BTM III, un Mass Combi et un ChargeMaster 1, pour les spécialistes). On a aussi un convertisseur 12V->220V, mais on essaye de remplacer petit à petit nos chargeurs 220V par des chargeurs 12V (allume-cigare) ou 5V (USB). L’efficacité énergétique peut être un hobby sur terre, mais en mer c’est une nécessité.
Pour rester en contact avec le monde extérieur, nous avons une VHF fixe avec une antenne en tête de mât et une de secours sur notre portique, une petite VHF portable, un émetteur AIS, un téléphone satellite Iridium extrême avec une antenne extérieure, un récepteur BLU (qu’il faudrait que j’installe), un Navtex qui ne marche qu’à moins d’un mille de l’émetteur, et un radar qui pourrait théoriquement être utilisé pour communiquer. Et enfin une balise EPIRB/GPS, au cas où. Internet est assuré par une antenne wifi/3G dédiée ; notre record pour l’instant : capter du wifi à plus de 4 milles du port !
La navigation est assurée par un vieux traceur Raymarine et un nouveau Navionics sur tablette. Nous avons en tout 7 GPS à bord, mais au cas où également un sextant (dont on ne sait pas se servir).
Deux pilotes prénommés Raymond et Edgar – complètement indépendants, chacun son circuit hydraulique – barrent pour nous 99% du temps. Pour le pour-cent restant, il y a notre petite barre à roue très abritée, et notre barre franche de secours vraiment pas pratique.
Lucy a aussi un chauffage à air pulsé Webasto, une cuisinière Force 10 qu’on aimerait remplacer par un modèle diesel, et un frigo super pas pratique (chercher une bière au dernier étage relève plus de la spéléo que de l’apéro).
Lucy reste à sa place au port grâce à 8 taquets et 10 amarres (elle est fan de bondage), et au mouillage elle est tenue par 3 ancres chacune munie de 50m de chaîne de 10 et une longue amarre de 100m. Bon, OK, on n’a jamais utilisé plus d’une ancre pour l’instant.
Sinon, Lucy, c’est 6 drisses, 10 écoutes, 8 winches dont un électrique, 14 coinceurs au piano, et trop de poulies pour les compter.
Sous le pont, Lucy a une soute à voiles, deux grandes cabines, un carré surélevé avec vue sur l’extérieur, une grande cuisine avec barre de pole-dance intégrée, une salle de bain à moitié transformée en hôpital de campagne par Sarah, et un petit local technique qui déborde d’outils.
Bien entendu, c’est elle la plus belle.
